mfe Médecins de famille et de l'enfant Suisse
Un emploi de rêve en danger – pourquoi la Suisse a besoin de plus de pédiatres de toute urgence
Surcharge de travail, bureaucratie et trop peu de jeunes : le métier de pédiatre perd de son attrait. Pourtant, ils sont indispensables pour les familles.
Les pédiatres sont un pilier du système de santé suisse. Ils accompagnent les enfants dès la naissance, identifient précocement les problèmes de développement ou de santé et conseillent et rassurent les familles en situation de crise. Pour de nombreux parents, ils sont bien plus que de « simples » professionnels de la santé, ce sont des partenaires de confiance qui orientent et contribuent de manière décisive au bien-être de toute la famille.
Mais ce pilier de soutien commence à faiblir. Il y a déjà une pénurie de plusieurs centaines de pédiatres en Suisse. En particulier dans les régions rurales, il devient de plus en plus difficile pour les familles de trouver un cabinet pédiatrique. Les services d'urgence des hôpitaux pédiatriques ont enregistré une augmentation des consultations de plus de 50 % dans certains cas parce que les familles n'ont plus de point de contact pour les soins primaires.
Un coup d'œil aux chiffres montre à quel point la situation est grave : l'âge moyen des pédiatres en exercice est d'environ 51 ans. Au cours des dix prochaines années, 40 % d'entre eux devraient prendre leur retraite, alors que de nombreux jeunes médecins préfèrent travailler à temps partiel afin de concilier travail et famille. Cela signifie que pour assurer le même approvisionnement qu'aujourd'hui, il faut beaucoup plus de jeunes. Mais la réalité est différente : trop peu de places d'étude, trop peu de places de formation pratique et un système tarifaire qui rend les soins primaires pédiatriques économiquement peu attrayants.
Cette situation est critique. En effet, toute personne qui décide de devenir pédiatre est aujourd'hui souvent confrontée à une bureaucratie excessive, à une charge administrative élevée et à une rémunération qui ne permet guère de soutenir la pratique quotidienne. Cette profession devrait en fait être un travail de rêve, significatif, varié et indispensable pour la société. Pour que davantage de jeunes médecins s'engagent dans cette voie, il est urgent de disposer de meilleures conditions-cadres : moins de bureaucratie, des tarifs équitables, davantage de places de formation et des modèles de travail flexibles qui permettent un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Une équipe solide pour les familles
Dans cette situation tendue, il devient également évident à quel point la coopération interprofessionnelle avec d'autres professionnels, y compris y compris les consultant·e·s parents-enfants, est importante. Ils sont proches des familles dans la vie quotidienne, accompagnent les processus de développement, reconnaissent le stress et peuvent constituer des interfaces importantes avec les soins médicaux. « Nous constatons tous les jours à quel point les parents s'inquiètent lorsqu'ils ne peuvent plus trouver un accès rapide à un pédiatre. Dans de tels moments, il est crucial que nous donnions des conseils et que nous jetions un pont vers des soins médicaux spécialisés », déclare une consultante parents-enfants expérimentée du canton de Zurich.
Cette coopération ne se limite pas à l'envoi de conseils : les conseillers peuvent fournir des conseils précieux sur des questions relatives à la nutrition, au développement ou à l'éducation et soulager ainsi les pratiques. À l'inverse, les pédiatres peuvent compter sur l'expertise des conseillers lorsqu'il s'agit d'accompagner les familles dans la vie de tous les jours. Cela crée un réseau qui soutient les familles, préserve les ressources et assure la stabilité, même en période de capacités médicales limitées.
La pénurie de pédiatres n'est donc pas seulement un problème médical, mais un défi pour la société dans son ensemble. Si nous voulons que chaque enfant ait accès à des soins fiables, compétents et humains à l'avenir, nous devons faire de la profession de pédiatre ce qu'elle doit être : une vocation attrayante et épanouissante. Et il faut renforcer la coopération entre tous les professionnels autour de l'enfant. Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons faire en sorte que les enfants soient bien pris en charge, que les parents se sentent soutenus et que la société de demain grandisse en bonne santé.
mfe – Association pour les intérêts politiques des Médecins de famille et de l’enfance Suisse
La santé de la population, sa qualité de vie, les coûts et la qualité des systèmes de santé dépendent fortement de l'importance de la médecine familiale. mfe s'engage à promouvoir, améliorer et renforcer la médecine familiale.
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Chargée de communication mfe Médecins de famille et de l’enfance Suisse
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